CLOTURE DE MALAKI MA KONGO
Spécial Pont sur l’Atlantique ou
Malaki ma Kongo dans le fief du Vodu Haïtien
La clôture de Malaki ma Kongo Spécial Pont sur l’Atlantique s’est déroulée dans de bonnes conditions à Port au Prince en Haïti au lieu de Capesterre Belle-Eau en Guadeloupe comme initialement prévu. Ce changement de dernière heure est dû aux pesanteurs … Mais, à toute chose malheur est bon dit-on, Port au Prince la capitale de la première République Noire indépendante n’a ménagé aucun effort pour confirmer la logique selon laquelle :
Haïti est le concentré flottant d’une Afrique
En quête de liberté et de développement.
En moins de deux semaines de réorientation, la clôture de MALAKI MA KONGO made in América-Haïti émarge désormais sur la liste des événements du Malaki qui feront date dans l’histoire des relations culturelles et artistiques Afrique-Amérique; purifiant par ce biais, le fleuve de mensonges qui, depuis plus de cinq siècles, coule de l’Amérique vers l’Afrique et vice versa.
Les festivités de la 11ème édition de MALAKI MA KONGO Spécial Pont sur l’Atlantique, débutées en mai dernier en Italie à Nove di Bassano, se sont poursuivies en septembre au Congo-Kinshasa puis en octobre au Congo-Brazzaville avant d’effectuer un grand Pont sur l’Atlantique pour clôturer ses activités dans la ville de la liberté made in Toussaint LOUVERTURE à Port au Prince en Haïti. Les festivités se sont déroulées sous le Patronage de l’ACSAH Alliance Culturelle et Scientifique des Africains d’Haïti animée par monsieur Bona Nlemba, sous orientation du Prince de Nsundi Ne Masengo ma Mbongolo. Telle de l’huile aspergée au feu, les festivités de Malaki made in América-Haïti se sont déroulées d’une manière vertigineuse et sans fausse honte, ont atteint le 09 novembre 2002 une vitesse de croisière qui a dépassé les espérances des organisateurs.
Le Pont sur l’Atlantique
Est désormais une réalité
Une réalité intangible !
Dix ans après le Pont sur le Congo ponctué par la pièce de théâtre Brazza-Kinshasa via Paris une co-écriture de Nzey Van Musala et Masengo ma Mbongolo, nous récidivons ce 09 novembre 2002 avec la pièce Pont sur l’Atlantique une création de Masengo ma Mbongolo pour clore les festivités de la 11ème édition MALAKI MA KONGO Spécial Pont sur l’Atlantique, qui ont débutées en mai en Italie et se sont poursuivies en septembre au Congo-Kinshasa et en octobre au Congo-Brazzaville. Ce Malaki made in América-Haïti reliera à jamais le cordon ombilical entre africains d’Amérique, africains d’Europe et ceux du continent originel.
Du 12 mai au 09 novembre 2002 dans ces trois continents nous avons communié sans réserve avec nos ancêtres ; nous avons appris que le nom de notre continent Afrique est d’origine arabe. Il a pour racine Kafir ou Kafrika synonyme en langue arabe d’impur, d’incirconcis, de païen…
Le mot Afrique signifie donc en langue arabe:
-Terre des hommes sans religion ;
-Terre des païens, des incirconcis…
-Terre des hommes impurs
C’est pour cette raison que certains frères Maghrébins refusent l’appellation du mot africain et préfèrent celui d’arabe; parce que le mot africain dans leur culture est une injure.
Et nous avons apporté la précision selon laquelle, jusqu’au huitième siècle, c’est à dire avant la Guerre sainte, le continent Noir s’appelait KATIOPA (Ethiopie). Dans la littérature égyptienne, grecque et même dans la bible le mot Afrique est inexistant. Et nous avons ajouté que le mot Katiopa signifie centre de l’univers.
En langue kikongo nous pouvons subdiviser ce mot en deux :
Kati = centre
Mpa = univers
Ce qui nous donne
kati-dia-Mpa ou kati+Mpa
en abrégé KATIOPA
Le centre de l’univers c’est le cœur de l’Afrique et ces terres se nomment KONGO. Sa capitale c’est Kongo dia Ntotela « la terre promise » l’unique qui existe réellement; le reste n’est que falsification de l’histoire… Puisque le Dieu d’Amour, maître de toutes les puissances ne peut donner à l’humanité une terre promise qui soit aride où toute vie est presque impossible… Car la terre promise est synonyme de lait, de miel, de faune, de flore…
Kongo
en anglais se dit King
en Allemand, Konig
en Danois, Kong
en Portugais, Koros
en Japonais, Kongo
en Français c’est la (c)Kouronne
en d’autres termes roi
et le roi des rois pour ne pas parler
du Kongo des Kongo
c’est Dieu lui-même
Nous insistons sur la lettre K parce que chaque lettre a sa dynamique interne et même ceux qui jouent au jeu de carte savent que la lettre K est synonyme de roi. C’est pour cette raison que tous les fauves qui se sont réunis à Berlin de novembre 1884 à février 1885 pour s’acharner sur le partage du cœur de l’humanité ont trouvé que “l’os du cœur de l’humanité est dur à croquer” et qu’il fallait d’abord le diluer en l’amputant de son K royal pour l’offusquer avec un C qui rime bien avec Chaise, Chiffon, Chemise ou Connerie.
Les festivités de clôture du Malaki ma Kongo Spécial Pont sur l’Atlantique ont eu lieu ce samedi 09 novembre à l’amphithéâtre de Collège de l’Etoile à Port au Prince de Haïti. Dès 18 heures la salle de cinq cent places est déjà à moitié pleine d’un public où se distingue le club Malaki d’Haïti, petit groupe d’une dizaine d’amies Haïtiennes géré par Berthine, Keurline, Jesula, Nansi…… toutes vêtues en pagne africain, s’affairant à décorer la salle aux couleurs et aux images du Malaki. Entre le public et la scène se trouvait la table des officiels où on pouvait voir au centre une bouteille de ntsamba (vin de palme) et l’effigie du Malaki avec à sa droite la photo de la défunte mama Masembo Violette la guadeloupéenne. Dans le fond, juste derrière la scène, une banderole blanche, écrite en rouge et bleu, couleurs d’Haïti, rappellera à jamais à la postérité que ce jour 09 novembre 2002 s’est tenu en Haïti, MALAKI MA KONGO Spécial Pont sur l’Atlantique. Alors que les minutes s’égrainent, Doudou le fils de Monsieur Bob du Nigeria et le Congolais Bona Nlemba mettent la dernière main sur la systématisation du poste téléviseur qui projettera le film vidéo intitulé : « Les Dix éditions de Malaki ma Kongo »
MWANA NGO TU DIA
Les premières places étaient occupées par les hommes du Vodu qui ne voulaient manquer des yeux aucun geste et fait de ce seigneur du Malaki. Les chaises du milieu sont occupées par le commun des hommes de culture, artistes, amis, curieux… A l’arrière plan nous remarquons un groupe plus ou moins compacte semi-bourgeois avec un grand nombre de mulâtres. Avant le début de la soirée, Dr. Claudia Batota du Club Malaki me souffle à l’oreille de la présence dans le fond d’une des plus grandes familles intellectuelles et panafricanistes de Port au Prince la Famille Larose et que l’homme qui est assis à sa droite vient droit de Miami en Floride USA pour assister à la naissance du Malaki made in América-Haïti, c’est monsieur Dorsinvil. L’âge du public varie entre 15 et 75 ans. Les spectateurs s’impatientent d’assister à un spectacle totalement organisé par les Africains. Certains n’en croient pas leurs yeux, puisque de l’Afrique ils n’ont entendu que des sornettes.
Vers dix huit heures dix minutes une coupure d’électricité nous rappelle que nous sommes dans un pays de voie de développement, mais cela n’intrigue personne, sauf le responsable de la salle qui a vite fait de mettre en marche le générateur électrique du collège et les trois gongs du commencement du spectacle sonnent. Monsieur Nlemba après un bref speech de présentation verse sur le planché un peu de vin de palme et donne la parole à l’invité du jour.
MWANA NGO TU DIA
Nous allons manger l’enfant du Léopard
“Dans notre société, le léopard symbolise le roi et cette expression signifie que coûte que coûte nous devons trouver une solution au problème qui nuit à la paix ou la vie dans le village; si non personne de sort de la réunion.”
Mais avant tout, j’appartiens au clan Kahunga de par ma mère et suis prince du clan Nsundi de par mon père, Masengo ma Mbongolo est nom. Dans notre culture, avant de prendre la parole, il faut d’abord décliner sa lignée clanique et son nom. J’ai apporté de la cola, Nzo za Nungu (piment des esprit) et du vin de palme que nous allons verser d’abord sur le sol pour honorer nos ancêtres et les interpeller afin qu’ils guident nos pas car aujourd’hui Nous allons manger l’enfant du Léopard MWANA NGO TU DIA. Je tiens aussi à remercier le public pour son nombre, ceci traduit l’intérêt que Haïti accorde à l’Afrique profonde et éternelle.
-Nous sommes une génération charnière et nous avons le devoir de transmettre aux générations futures le flambeau de la vérité universelle. Le monde est malade du fait que l’orgueil, le mensonge, l’égoïsme, la cupidité ont pris le dessus sur le Tchimuntu (l’humanisme). C’est donc pour cette raison que lors de la 1èr édition de Malaki ma Kongo en 1991, nous avons juré que :
Si Senghor et Césaire
Ont cherché à revaloriser la culture africaine,
Nous, soixante ans plu tard, devrions fouiner
Dans les souches des racines de la culture africaine
Pour en tirer la sève qui nous sauvera non seulement
De la vache folle mais aussi des cultures folles.
-Mais pour cela il faudrait que chacun de nos peuples, rapportent le peu de connaissances ancestrales qu’il détient ; afin de boucher les trous de la jarre pour la paix et du développement de l’Afrique… Dans ce sens que, nous qui sommes restés en Afrique apporterons ce que nous avons, et vous aussi qui avez traversé l’océan êtes détenteurs d’une part de secrets ; c’est cette partie dont a besoin Katiopa pour redorer le blason de l’homme Noir et de l’humanité entière. Le public est silencieux, le regard méditatif comme s’il se disait : Voici des siècles que nous attendons! Enfin, nous y sommes.
En fait, on pressentait que tous ceux qui sont venu ce soir-là s’étaient préparés de prendre part non à du théâtre mais à une cérémonie de réconciliation familiale dont les différents remontent à cinq siècles. Le silence s’alourdissait et le regard devenait insupportable.
Théâtre Coscene
Après ce mot introductif la troupe de théâtre COSCENE de Port au Prince sous la direction de Jean Ducamel Joseph… est invitée à ouvrir les hostilités. A haute et intelligible voix la dizaine de comédiens ont crié leur rage: Nous vivons dans l’obscurité!
Ils se sont bien défendus et le message portait sur la quête de bonnes conditions de vie des Haïtiens et du peuple Noir. Mais malgré la force du texte et le talent des artistes, le public était anxieux et pressé de passé au plat de résistance. D’ailleurs ils ont vite applaudi comme pour dire …
Enfin… le spectacle Pont sur l’Atlantique, tant attendu, est terminé et le public n’arrive pas à se déterminer sur le genre de spectacle auquel ils viennent de prendre part. Ce n’est ni du théâtre, du conte, de la poésie, de la chanson, mais c’est le tout à la fois… Nous l’appelons Bunzoni Comme le dit l’intitulé le spectacle est un récit qui retrace le cheminement du Malaki de ses origines jusqu’en Haïti.
MASENGO MA MBONGOLO
Tout commence en 1987 lors du Premier Festival de Théâtre Africain d’Italie auquel notre ancien groupe Ngunga a pris part avec plusieurs autres groupes africains et les italiens se moquaient de nous à cause de l’inexistence en Afrique d’espace de rencontre des artistes d’où la boutades qui nous a poussée à réfléchir sur notre condition d’Homme : « Le chemin le plus court entre Brazzaville au Congo et Abidjan en Cote d’Ivoire, passe par Rome, Paris ou New York .
En 1988, au festival Panafricain de Lugano en Suisse, un jeune Sud africain Shifo m’a fait la demande de savoir : « Si nous avons des problèmes c’est à cause de l’apartheid ; mais vous indépendants depuis 1960, what’s wrong with you ? ». Nous parlions en anglais et il voulait savoir qu’est-ce qui minait notre auto-développement ?
J‘ai tellement eu honte que je n’ai pas su quoi lui répondre, pour m’en débarrasser, je lui ai dit que l’apartheid était le monstre qui tenait au collé toute l’Afrique et que le jour où on en finira c’est toute l’Afrique qui serait libérée. A ces mots il s’en est allé.
Ces deux phrases n’ont jamais cessé de torturer mon esprit à tel point que une fois revenu au Congo, j’ai pris la décision de ne plus participer aux festivals qui se déroulent en Europe… S’il y avait des choses à faire pour transformer notre existence, c’est en Afrique que nous devrions décoder le mystère ; d’où la création en 1990 d’un groupe de théâtre suivi le 03 avril 1991 d’un festival qui serait une sorte de trait d’union avec nos ancêtres, dénommer MALAKI MA KONGO en d’autre termes Kermesse de l’Amour, la paix, la royauté, la divinité.
-1993, alors que Brazzaville vivait un climat de guerre civile et que toutes les activités festivalières étaient suspendues, des amis sont venus de Kinshasa pour dire que : Malaki ma Kongo c’était entrer en communion avec nos ancêtres et que personne ne pouvait nous en interdire le droit, même pas le Papa et combien de fois notre Premier ministre.
Donc malgré le climat de guerre, la 3ème édition s’est tenue dans la périphérie de Brazzaville et les 14, 15 août 1994 le petit peuple était satisfait d’être bercé non par des coups de canons mais plutôt par le rythme du Ngoma le tam-tam africain.
-1994 des antillais de la Guadeloupe sont venus à la recherche de leurs origines. Ils disaient être d’origine Kongo mais la carte qu’ils nous présentaient, couvrait toute l’Afrique centrale et se prolongeait jusqu’en Zimbabwe, Namibie. Je compris alors que notre travail ne se limitait pas seulement à la recherche de mes racines profondes, mais qu’il nous revenait aussi le devoir d’aider les Noirs d’Amérique à retrouver leurs repères ?
-1996, sont arrivés des amis du club Cheick Anta Diop du Cameroun qui nous ont aidé à élargir notre vue sur la connaissance de l’Afrique. Ils nous ont appris que l’histoire de Afrique que nous apprenons dans nos écoles représente le dixième de l’histoire réelle du continent Noir et que cette vision de l’histoire n’est faite que pour développer en nous un complexe d’infériorité et faire de nous des instruments destructeurs de notre propre environnement, de nos villages, nos noms, notre culture, notre religion, pour s’abandonner complètement à des systèmes extravertis qui pourtant quarante ans après les indépendances n’arrivent pas à nous donner un brin de soleil. Selon eux la logique de Cheick Anta Diop est l’unique file d’Ariane qui nous aidera à sortir de ce piège qui nous retient voici plus de cinq siècles.
-1998, il était prévu un pèlerinage à Kongo dia Ntotela « la terre promise » malheureusement à la même période toute la région Nord Ouest d’Angola était en proie à la guerre civile
-1999, près de trois quarts de la population brazzavilloise environ 800.000 hab. (toutes catégories confondues) s’est retrouvée dans la forêt pour cause de guerre. Après trois mois les gens ne savaient plus par où donner de la tête. Les intellectuels représentaient la catégorie de personnes la plus fragile. De par leur éducation, et leur train de vie, ils n’arrivaient pas à comprendre ni le sens de la guerre, ni le comportement à adopter. C’est ainsi que nous avons ouvert le Centre Culturel Mbongui Malaki ma Kongo en pleine crise socio-politico-militaire. L’objectif principal de ce centre est de redonner espoir et foi en la vie à tous ceux qui avaient tout perdu et étaient devenus des fugitifs. Le moyen utilisé est celui de leur parler de l’histoire de la polémologie, histoire de la guerre, dans l’espace Kongo . Le but est de leur faire comprendre que celle-ci n’est pas la première guerre à laquelle les Kongo sont confrontés.
De l’Egypte Antique jusqu’en terre Kongo, nos ancêtres ont traversé des moments de joie mais aussi de malheur. Ce n’est pas de leur propre gré que les Pharaons ont abandonné leurs pyramides et riches terres d’Egypte pour les céder, aux envahisseurs peuples venus du Moyen Orient. La vie des peuples comme toute sorte de vie a trois phases: la naissance, l’âge adulte et l’éternité.
Après avoir permis à l’humanité de passer de l’âge primitif à l’âge de la science, de la mathématique, de la philosophie, le continent Noir a malheureusement été payé en monnaie de singe par des étudiants étrangers de mauvaise foi : Thalès… Socrate… Pythagore… Ce dernier s’est d’ailleurs appropriation, sans sourcier, d’un théorème créé deux mille ans avant sa naissance. Sur toute la pseudo-histoire made in Europa, on a fait que jeter de l’opprobre sur le continent Noir ; mais personne n’a voulu dire exactement la qualité de lumière scientifique et spirituelle que le continent Katiopa (Afrique) a réellement apporté à l’humanité.
-Tenez ! Amusons-nous un peu. Connaissez-vous Jésus, demandais-je au public? Il y a des chrétiens ici je pense. Qui peut nous dire combien d’années Jésus a-t-il passé en Egypte ? Nous sommes au moins d’accord qu’il y a battu le record des réfugiés politiques par état d’âge. Dés la première nuit de sa naissance il s’est constitué réfugié politique. Mais personne ne nous a dit combien de temps ce dernier a passé en Egypte.
Dites-moi, s’il arrivait que l’on tue tous les enfants âgés de moins de trois ans, vivant en Haïti, Saint Domingue, Cuba, Jamaïque… à cause de ton fils; et que vous partiez trouver refuge avec ce dernier à Miami en Floride-Amérique, combien de temps laissez-vous écouler avant de revenir avec votre fils en Haïti ? Deux moi, deux ans ?
-Pas avant dix ans, dit une voix dans le fond de la salle.
-Eh bien ! Sachez-le qu’en Egypte de ces temps, quand un enfant atteignait les six ans d’âge, il partait à l’école. C’est pour cette raison que trente ans plu tard quand il est reconnu maître chez lui et que les gens, avec insistance, lui posent la question de savoir: Que disait sa loi au cas où une femme commettrait l’adultère?
La bible dit : Jésus était assis à même le sol et dessinait…
Par-là, je voulais seulement vous rappeler qu’à un certain âge, un homme, un maître de surcroît ne s’assoit pas par terre pour dessiner, c’est plutôt pour écrire et si ce maître comme tout grand maître de son temps a été initié dans le pays des pyramides, ses hiéroglyphes seront interprétés par les profanes comme de simples dessins.
-Cela vous suffit-il? ou voulez-vous que je vous parle de Moïses, nom qui signifie sauvé des eaux!
Le Pharaon père adoptif et initiateur de Moïses, ou Musa en arabe, a exactement dénommé son fils adoptif MU MAZA, ou bien MU N’ZA qui dans une des langues africaine signifie originaire de l’eau, tiré des eaux ou encore sauvé des eaux. Ce Pharaon devait appartenir à la tribu réfugiée aujourd’hui au cœur de l’Afrique, qui nomme l’eau Maza. C’est ce qui explique que Moïses ait dénommé Masa, le lieu où il a fait sortir de l’eau dans le désert quand son peuple avait soif. Vous pouvez vérifier les écrits dans la bible.
Le public peu à peu commençait à se décrisper. Comme les asticots dans un corps en pleine décomposition. Le public remue dans son fauteuil, preuve qu’il est intéressé et interpellé par ce qui est dit. Et comme déchaîné par cette partie introductive, je me lançais dans le corps du sujet. Ici le problème fondamental est de dire:
a/ Si oui ou non les africains sont des anthropophages?
b/ Ont-ils vendu leurs frères pour quelques poignets de sel et qu’ils sont restés festoyer sans aucun souci ?
C’est la question fondamentale qui divise les africains d’Amérique et leurs congénères restés en Afrique. Je lis dans les yeux du public que cette question torture leur esprit depuis des siècles, mais c’est par simple pudeur de ne pas embarrasser leur hôte, que je suis, qu’ils hésitent de me flanquer au visage la question sempiternelle. Par respect ils préfèrent attendre que j’ouvre la fameuse boîte de pandore. Je devais donc personnellement trouver l’occasion de m’ expliquer à ce propos. Ils sont conscients du fait que les esclavagistes ont dit beaucoup de mensonges afin de diviser pour régner et que dans ce lot de mensonges, il ya certainement une grosse part de vérité sur la participation de quelques vindicatifs chefs de tribu, mais c’est aussi très important à leurs yeux, de connaître la version africaine des faits.
debut de la page
Pour en découdre, j’ai commencé par donner l’origine des tribus qui peuplent l’Afrique du centre. Comme toutes les populations Noires, celle de l’Afrique du centre sont originaires du Nord Est de l’Afrique dans l’ancienne Nubie, puis plu tard ils ont créé une grande métropole: Egypte.
Après l’invasion de cette dernière par les peuples venus du Moyen Orient, ils se sont dispersés pour chercher refuge à l’intérieur du continent ; emportant chacun une part de vérité de ce qu’était l’Egypte des Pharaons. Et dans le système Malaki nous encourageons les africains où qu’ils soient à retrouver le peu de sagesse pharaonique qu’ils détiennent. Aujourd’hui, je vous parlerai brièvement de l’histoire des peuples qui ont remonté le fleuve Nil pour trouvé refuge dans les Montagnes de la Lune et particulièrement des Kongo dont je suis originaire.
En l’an 220 avant J.C ils quittent l’Egypte. Leur premier point de chute est le Kenya où l’on trouve jusqu’à ce jour les vestiges de leurs passages, dénommés Mosquée Kongo. C’est un lieu de méditation, de culte que les gens fréquentent encore aujourd’hui. Le second foyer où l’on retrouve leur trace, c’est au Zimbabwe chez Mwene MUTANPA (Monomotapa) dont les ruines nous rappellent encore combien élogieuse était cette période. Puis, ils se sont divisés en deux branches l’une est partie dans les montagnes du Sud, ce sont les Zulu et l’autre a contourné le Tchikala (désert de Kalahari) pour s’implanter dans les terres actuellement dénommées Kongo. Ils y ont créé un des plus prestigieux royaumes du monde Noir, à l’image des descendants des Pharaons. Les Portugais qui l’on vu en 1482, ont déclaré, au regard de l’harmonie dans les rapports sociaux :
Ces hommes-là sont civilisés jusque dans la moelle des os…
Pour atteindre leur degré de civilisation, il nous faudrait au moins trois cent ans.
Il a fallut de peu que nous leur ayons ouvert les portes de nos maisons pour qu’ils mettent à nu leur bestialité. Ne comprenant rien à la logique selon laquelle: Le jour on tient un certain discours et la nuit les faits sont contraires au discours du jour.
Le Roi envoya en 1608 Ne Vunda ambassadeur auprès du Pape au Vatican pour défendre la logique Kongo et pour savoir si vraiment le Dieu qu’ils prient s’appelle l’ETERNEL ou l’ARGENT ? Parce qu’on ne pouvait pas comprendre que des hommes de Dieu se mettent à pratiquer le commerce des esclaves!
Ne Vunda faisait partie de la classe des intellectuels Kongo. Je dois rappeler qu’ en 1510 Mbanza Kongo la capitale comptait déjà de grands établissements scolaires secondaires. La sœur du Roi Mbemba Nzinga (Alfonso 1er) était professeur dans un couvent de jeunes filles, un de ses frères était professeur de latin à Lisbonne; un autre était sacré à Rome premier Evêque Noir en 1518. La cathédrale de Mbanza Kongo était très belle et spacieuse et pouvait contenir facilement deux mille fidèles. Dans les quartiers, les maisons de un à deux niveaux ne se comptaient plus du bout des doigts, celle du Roi s’élevait à quatre niveau. L’armée était forte structurée et bien organisée. Pressentant la mauvaise foi de ses hôtes dont il reconnaissait la supériorité technologique, le Roi a cru bon faire d’accepter leur religion pour apaiser leurs appétits. Mais les contradictions d’intérêts s’accentuant, le 29 octobre 1665 une grande bataille a opposé le Royaume du Portugal et le Royaume Kongo à Mbuila du fait que le roi Ne Vita Kanga (Antonio) était foncièrement opposé à l’esclavage. Malheureusement pour nous, la supériorité technologique des portugais a eu raison sur la foi humaniste des deux cent mille hommes armés de Mani Kongo. La désolation était forte, près de cinq mille mort dont le Roi Vita Kanga qui était décapité et sa tête repose encore aujourd’hui dans la cathédrale Notre Dame de Nazareth de Luanda en Angola. La plus belle capitale d’Afrique de cette époque Mbanza Kongo a volé en fumée ses paisibles habitants ont été enrôlés dans l’esclavage. Des généraux, prêtres, féticheurs, intellectuels et même des reines comme Nzinga se sont retrouvées sur les rives d’Haïti, d’autre ont trouvé refuge dans les forêts. Depuis les Kongo luttent jusqu’à présent pour la quête de leur liberté et de leur dignité perdues.
A toutes choses dit-on malheur est bon, le trop de concentré d’officiers de l’armée Kongo, tous ces intellectuels, religieux et autres ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
L’histoire rapporte que les kongo ont pesé de tout leur poids dans les changements qui sont intervenus dans les caraïbes, lors de la cérémonie de Bois Caïman, les chansons et les prières étaient faites en langue Kikongo. La première constitution haïtienne de 1758 était écrite en langue Kinkongo et la rébellion était menée par des Kongo, Ne Mavungu, Ne Makaya, Ne Makandala. Puis s’adressant au public:
-Qui pourrait me faire le plaisir de chanter une des chansons, chantée lors de la cérémonie de Bois Caïman ?
Cette question semble les avoir rappelé qu’en Afrique le public est aussi acteur.
-Ah ! Vous écarquillez les yeux ! Mais c’est ce que le monde attend de vous, cette part de richesse que vous avez emportée depuis des siècles. Hein ! Certains ont cru venir assister à une pièce de théâtre ? Ben non! En Afrique, on vient au spectacle pour participer et non pour assister. Je vous écoute maintenant…
(Silence)
-Comme moi, vous savez que l’Afrique est malade et pour sa guérison chacun de ceux qui sont en possession d’une dose d’africanité, fusse-t-elle minime doivent apporter leur contribution pour remettre l’Afrique sur la voie de la paix et du développement.
(Silence)
-Bien je vais vous rafraîchir la mémoire.
Eee badidi nzobo na mukanda ndila go
Oua yayeeee nganga ya kaya oua yaya
Eee badidi nzobo na mukanda ndila go
Oua yayeeee nganga ya kaya oua yaya
Eeee bue ba tele ngooo
Oua yayeeee nganga ya kaya oua yaya
Eee ntsikila ngoma na tsina ngo
Oua yayeeee nganga ya kaya oua yaya
Malaki ma Kongo dans le fief du Vodu Haïtien (cont.)
Une autre chanson !
Eee mabengele
Nganga ueka kuna mpiema
Eee mabengele
Nganga ueka kuna mpiema
Eee mabengele
Nganga ueka kuna mpiema
Eee mabengele
Nganga ueka kuna mpiema
-Enfin vous êtes peut-être sous le choc de l’émotion, mais j’aimerai ajouter un chose avant de terminer, je viens de Kongo et ce mot est synonyme de paix, d’amour, de fraternité, d’unité d’équité, de loyauté, de royauté, de divinité. Et une des prophétie de Bundu dia Kongo (Eglise Kongo) dit :
Lorsque les fils du monde des ténèbres
Auront dévié les fils de Dieu
Du droit chemin, la lumière qui réhabilitera
Le monde proviendra de Kongo dia Ntotela
Au temps prévu par le seigneur
Lorsque l’étoile de la promesse arrivera
Au Kongo central.
Quand j’ai fini le spectacle, la public semblait être délivré d’un poids offusquant qui durait déjà depuis des siècles. Avant de clôturer la manifestation une prêtresse du Vodu madame Gielda Belmont , la soixantaine bien sonné, s’est approchée pour dire:
-Enfin je me sens délivré… Nous ne connaissons pas notre histoire. Voici des années que je fouille en vain, partout jusque dans les bibliothèques souterraines de Miami en Floride… Je suis américaine et vous ne pouvez vous imaginer combien de gens aimeraient renaître comme moi aujourd’hui… Vous parlez anglais…
-Heu!!!
Je ne savais quoi lui répondre, tant j’étais préoccupé savoir si oui ou non mon message était…
-Ben si! repartit-elle, vous en avez prononcez quelque mots pendant le spectacle. De toute façon vous et votre groupe êtes invités au Bicentenaire de l’indépendance d’Haïti en 2004.
Juste en ce moment, je me suis rappelé des mots de remerciements du professeur Lerebour, après qu’il m’ait facilité la rencontre avec les étudiants de l’Institut de Recherche des Etudes Africaines d’Haiti:
-Je crois que depuis que cette université existe c’est la première fois qu’ils reçoivent un véritable africain.