IXème Edition
Le mystère de MALAKI
La IXème édition MALAKI MA KONGO a été managé de mains de maître par Nzambia Mpungu ( Dieu en langue Kongo ), sous un fond sonore de Jazz obusien, de martèlements de bombardements d’hélicoptère, le tout assaisonné par une rythmique kalachinkovienne.
Le Malaki challenge Nzambia Mpungu s’est déroulé à notre insu, bien que nous y ayons activement pris part. Et c’est en novembre que nous réalisons qu’effectivement pendant ces dix mois de guerre, retranchés dans la forêt loin de toute pesanteur “civilisatrice”, nous avons bu, dansé, pêché, chassé, réfléchi, enterré nos morts nous nous sommes soignés, promenés… nous avons fait des séries de spectacles comme le faisaient nos ancêtres, dans la nuit étoilée autour d’un grand feu de bois.
Nous avons effectivement communié avec nos ancêtres. Et Malaki n’est ni plus ni moins qu’entrer en communion avec ces derniers.
Incroyable mais vrai dirait-on? Mais pour notre part, nous dirons comme Galilée et pourtant le Malaki a bel et bien tenu ses promesses.
Ce n’est pas pour la première fois que Nzambia Mpungu Dieu Tout Puissant nous joue un sale tour, et par ce biais, il veut tout simplement nous prouver que MALAKI MA KONGO n’appartient pas seulement qu’aux Kongo.
Kongo étant synonyme, entre autres de Roi, c’est en sa qualité de 1er Kongo, le roi des rois, que Nzambia Mpungu s’est autoproclamé Président-manager de Malaki Ma Kongo neuvième édition.
Ce Malaki en pleine crise socio-politico-militaire est l’exception qui confirme la règle selon laquelle: “Dorénavant, l’Homme Noir doit se donner une semaine au cours de laquelle il devrait manger, boire, danser, réfléchir aux problèmes qui minent notre développement comme au beaux vieux temps. En ces jours de communion avec ces ancêtres, nous dirons aux petits-fils de nos petits-fils ce que les parents de nos parents ont vécu”.
Dès 1993 alors que le Gouvernement de l’époque avait décrété l’Etat d’urgence, Nzey Van Musala et son Marabout Théâtre de l’ex-Zaïre sont venus pour nous mettre les points sur les “i” en nous rappelons que “Malaki c’est entrer en communion avec ses ancêtres et que même le Pape ne pouvait s’y opposer alors, combien de fois votre 1er ministre.” Si le Malaki ne peut se tenir au CFRAD ( la plus grande salle de théâtre de Brazzaville ), il se fera dans la rue, sinon dans ta parcelle, ton salon ou dans ta chambre… Et pour cette édition le Malaki s’est déroulée sur les immondices, dans la rue Mbama à Bacongo et à Nganga Lingolo une banlieue de Brazzaville, ouvrant ainsi au festival, les portes de l’Afrique profonde, celle des initiés.
Le succès était grand puisque ce jour là, la population était plus bercée par les sons de tam-tam que par les grondements d’ obus.
En 1997, alors que Brazzaville était une fois de plus la proie des hommes en armes, Kinshasa la ville-capitale sœur, qui a accordé asile au Prince du Nsundi le Directeur artistique du Malaki, a dit: Très cher Prince, nous aussi, sommes des Kongo, donne seulement ton OK et le Malaki se fera.
En trois semaines, une cotisation spéciale SOS Malaki a suffit pour que la 7eme Edition Malaki Ma Kongo se tienne à Kinshasa du 20 décembre 1997 au 04 janvier 1998, dans un climat d’enthousiasme et de satisfaction générale quant au nouveau pas que venait de franchir le Malaki, qui du coût devenait un festival, capable de se mouvoir dans l’espace international. Et depuis Kinshasa, il était décidé que la 8ème Edition serait un pèlerinage à Kongo Dia Ntotela “ La Terre Promise” qui partirait de Brazzaville jusqu’à Mbanza Kongo capitale du Royaume Kongo en passant par Kinshasa et Kimpesi.
Le Kongo des Kongo
Nzambia Mpungu ( Dieu ) avait entendu et a attendu mais en vain.
Alors sa colère s’est manifestée un certain 18 décembre 1998, toute la population de Brazzaville Sud des arrondissements de Bacongo et Makelekele soit près d’un million de malaki envoyés curieusement dans la province de Nsundi espace initiatique des princes prétendants au trône royal Kongo
MALAKI MA KONGO:
Une Production divine
De Nzambia Mpungu
Cette Edition a été une merveille et aujourd’hui les participants à ce Malaki divin, ont eu le temps de faire l’état des lieux géo-historico-linguistico-spirituel des pays à eux légués par leurs ancêtres. Maintenant ils peuvent parler mètre carré par mètre de la formation géologique, panoramique, de la classification de la flore, des variétés des mondes marin et animal.
En histoire ils peuvent parler de l’histoire du peuple Kongo de l’ère pharaonique à nos jours.
Ils savent que le pharaon père adoptif de MU MASA Sauvé des eaux celui que vous connaissez sous l’appelation de Moussa en arabe ou de Moises en anglais ou bien encore Moïse en français, était un Kongo qui s’appelait Nga Masese ( Ramesses ) qui signifie en langue kongo Maître des Déserts. Et que les mots hébreux:
“Amen , saba ” sont l’équivalant à de “imeni et tsaba ” dans la langue de Nga Masese et que, gogola c’est golgota (crane), kwela c’est kala (mariage), luyangalala c’est aleluaya.
Et ils ne sont pas surpris que MU MAZA ait dénommé “masa ” le lieu où en plein désert, il a sorti de l’eau maza en kikongo. Ils savent qu’avant d’arriver en terre kongo, qu’ils venaient de l’Egypte, remontant le Nil jusqu’aux montagnes de la lune; ils s’établissent dans l’actuel Zimbabwe où ils créent un grand foyer initiatique “zimba”, pour renouveler la caste des initiés, selon la volonté de l’Mbemba Zulu “Aigle du Ciel”, ancêtre du peuple zulu d’Afrique du Sud.
Il a fallu attendre le signal de l’étoile de la promesse pour que la femme aux neuf mamelles Ma NKAMA MBANGALA à la tête de son peuple, contourna le Tchikala désert de Kalahari pour arriver à Kongo Dia Ntotela la Terre Promise, précisément à Mbanza Kongo “Cité de Dieu ou Cité de Paix”. Là Dieu a parlé aux soixante douze Ngunza prophètes pour leur signifier les normes de gestion de sa terre, la terre de Dieu.
Au plan social
La IX ème Edition était un véritable mea culpa, nous avons eu tort et honte d’avoir tourné le dos à nos grands-parents, d’avoir prêté oreille au pseudo conflit de générations. Mais malgré notre manque de reconnaissance, nos vieux nous ont nourris, soigné, guéri, instruit. Nganga Lingolo, Linzolo, Mbelo Kindamba, Loutete, ont été des terres d’initiation, des terres d’accueil; bizantinant du coup le pseudo brouillard inter kongo. Aujourd’hui le fils de Nsundi est chez lui, où que ce soit . D’ailleurs ceux qui ont traversé les pseudo frontières imposées par la colonisation, pour se réfugier à Ngombe Matadi, Luozi, Kimpesi, Mbanza Ngungu, au Congo-Kinshasa ont tellement été bien reçu, dans un espace culturo-linguistique plutôt familier qu’austère, qu’ils se demandent s’ils doivent revenir dans ce merdié de Mbanza Mfoa Capitale de la mort ainsi appelle-t-on Brazzaville dans la langue kikongo.
Polémologie
Les malaki ont eu le temps d’analyser le genre de guerres qui leur ont été imposées depuis la guerre de Mbuila le 29 octobre 1665, opposant les kongo au portugais, date où le dernier roi Kongo Ne MVITA KANGA, à la tête d’une armée de plus de cent mille hommes, a été défait. Il eut près de cinq mille tombés, le roi était décapité, sa tête était triomphalement transportée et enterrée dans la cathédrale Notre Dame de Nazareth de Luanda. Une débâcle s’ensuivie, les hommes menacés à mort ont trouvé refuge dans les forêts environnants où ils ont créé des foyers de résistance dont Tchimpa Mvita, Bueta Mbongo, Mabiala Ma Nganga, Simon Kimbangu, André Grenard Matsua et ceux de nos jours sont des exemples. Toutes ces Guerres n’ont pour domaine de définition que la quête de l’identité culturelle, de la dignité humaine, le respect des droits de l’homme, le refus de l’esclavage, de la colonisation, des fausses indépendances, des intégrations sans lendemain… en un mot ce sont des guerres justes. Ces guerres sont orchestrées par des groupuscules mafieux de la haute finances qui malheureusement trouvent toujours des complices recrutés parmi les plus faibles de nos frères.
Au Plan Physique, Economique et Touristique
Une fois et grâce au malaki qui est l’art de positiver un mal jugé d’injuste, ils ont su jauger leurs capacités de résistance face à la famine, la maladie, la mort, la pluie, les milles pattes, les serpents, la savane, la forêt, l’absence de la médecine moderne. Le port des charges sur la tête a rappelé les souvenirs de notre grande et historique migration de l’Egypte à Mbanza Kongo Via Zimbabwe. Ceux des ennemis qui se sont aventurer dans le Nsundi initiatique à pied, dans des engins lourds, dans des avions et des hélicoptères de combat raconteront à jamais leurs histoires que l’on prendra pour des fables; imaginer que l’on vous parle des gens (mains nues) qui amortissent de la poitrine les balles bombardées par un blindé qui, s’il ne prend garde, se fera vider de son gasoil, avant d’être désossé et brûlé. La Danse hélico est l’exception qui confirme la règle du malaki : Transformation de la panique, la mort et la désolation provoquées par les bombardements d’un hélicoptère de combat en une danse populaire, est l’exception qui confirme l’essence et la quintéscence du malaki.
L’impatience, le silence coupable du système international, l’incertitude sur l’issue de la guerre et la recherche de la survie nous ont poussé de fouiner, dans les eaux, la forêt, les savanes, les montagnes, les vallées… Aujourd’hui, tout un chacun a un programme de développement économique, culturel et touristique de son village. Il suffit d’une minute de paix et les pyramides s’élèveront de nouveau en Afrique. , juste une minute.
La science médicinale traditionnelle a retrouvé ses lettres d’or, dans ce sens qu’elle a retrouvé le nombre de patients des siècles passés. Les mixtures de feuilles, de racines, d’écorces, de poils ou d’écailles… ont prouvé qu’elles sont la source incontestable des produits pharmaceutiques.
Au Plan Spirito-culturel
Kongo, en d’autres termes “maître” que disent les signes des temps?
Se demandaient les malaki apeurés par la prolongation de la guerre?
La réponse du Prince de Kongo était simple: “Vous êtes kongo et une de vos vieilles prophéties ne dit-elle pas: Lorsque les fils du Monde des ténèbres arriveront à dévier les fils de Dieu du droit chemin, la lumière qui réhabilitera le Monde proviendrait de Kongo Dia Ntotela au temps prévu par le Seigneur?“
Et une autre ajoute : La tête de Kongo Dia Ntotela sommeil à Kongo Dia Mfoa ( le Nsundi), lorsqu’elle se réveillera, c’est tout le Kongo qui se mettra debout.
Et les matsuanistes ne cessent de prophétiser que Mfoa (Brazzaville) serait l’Alfa et l’Omega de la survie du peuple Noir et du monde ?
Vous entendez gronder les obus, alors ne pensez-vous pas qu’ils ont dérangé le sommeil du léopard-Kongo ? Si vous estimez que les temps tant attendus sont arrivés, alors à vous de kongoliser le monde. Mais rappelez-vous toujours que kongo signifie paix, amour, fraternité…
Car “le XXIème siècle sera kongo où ne sera pas.“