Xème Edition
JOURNEE PORTE OUVERTE AU FESTIVAL MALAKI MA KONGO
ATTERISSAGE FORCE DE MALAKI MA KONGO en Italie
Milan – 30 septembre 2000
“Le samedi 30 septembre 2000 au multispazio internazionale CARGO s’est déroulé la Journée Porte-Ouverte du Festival MALAKI MA KONGO. Pour une fois l’Afrique a manifesté par le nombre de présences son souci d’une vie interculturelle en Italie.
Et cela grâce au fil d’Ariane tissé par le fleuve MARAHOUET, de la Côte d’Ivoire à Mombassa en passant par le Congo et le Rwanda.”
Pour un premier coup, c’était un coup de maître a-t-on dit dans les coulisses; car toutes les conditions (extra-organisation) étaient réunies pour faciliter une fausse couche du Festival Malaki Ma Kongo, à commencer par la pluie diluvienne qui s’est abattue sur Milan toute la journée du 30 septembre, empêchant ainsi les forçats de Noirs qui pourtant travaillent durement mais sans pouvoir se donner la possibilité de se faire offrire une case décente, et surtout pas une voiture leur permettant en cas d’intempérie de venir communier d’avec leurs ancêtres une fois l’an comme l’exige le Malaki en 9 éditions et pendant neuf ans.
20h30, début de la manifestation, la salle est, comme à l’accoutumée, pleine ’italiens, et plane donc l’inquiétude de voir se répéter le scénario des fêtes africaines en Italie où les salles sont quasiment pleines des ressortissants de tous les coins de la planète sauf de l’Afrique, alors qu’ils sont à l’honneur. Comme raison disent-ils : “Mon frère… il y avait trop de boulot à l’usine et quand nous sommes revenus à la surface, le corps était aussi douloureux que celui des esclaves des champs de canne à sucre des Amériques, que seules les caresses de nos chères épouses pouvaient adoucir”.
Comme en un sursaut d’orgueil, une heure plus tard sortant des usines de Torino, Brescia, Bassano, Napoli, Roma, Paris, London, Munich …, ils sont arrivés et le public s’est vite transformé en un bon “cappuccino interculturel”.
Le repas made in Congo était distribué gratuitement et autant de fois que vous le réclamiez. Le manioc était la grande surprise de la soirée, préparé depuis Mfoa-Brazzaville et protégé dans de bons “mateteté” (sorte de feuilles) ; sans oublier le Mfumbu dans une bonne sauce de muamba nguba (pâte d’arachides), le ntoba (feuille de manioc) repas traditionnel congolais. Et, quand la danse ndombolo de la musique afro congolaise est entrée en jeu, nous avons remarqué se briser le masque de nos hôtes, comme soudain s’éclaircit le visage du capitaine d’un “cargo incertain” qui enfin aperçoit au loin la berge.
L’apothéose fut dans la qualité du message transmis par le Directeur Artistique du dit festival, Ne Massengo Ma MBongolo quand s’excusant devant l’aéropage d’hommes de culture et d’Affaires, pour les quelques imperfections, il compara les conditions difficiles de la naissance de Malaki Ma Kongo en Europe à celle de “Jésus fils de Dieu qui pourtant naquit au milieu des animaux”…, mais cela n’empêche pas qu’il soit aujourd’hui l’un des hommes les plus cités au monde.
Enfin que pouvons-nous retenir de la journée du 30 septembre ?
Malaki Ma Kongo qui après avoir réalisé neuf éditions en Afrique voudrait sans trop se plier aux pesanteurs historiques et économiques, se présenter au monde de manière crue, pour ne pas parler de pleine nudité, si ce n’est de la pureté.
La décision était prise le 24 avril 1999 à Mbanza Ndunga lors de la clôture de la 9ème édition Malaki Ma Kongo qui s’est déroulée en pleine forêt sous un climat de troubles socio-politiques et qui avait pour thème : “Pourquoi tant de guerres en terre Kongo à l’orée du 3éme millénaire? »
Les conclusions de ladite édition se voulaient de positiver la vie sur terre, en développant le dialogue interculturel afin de dire aux peuples du monde que l’ “Afrique ne regorge pas seulement que de l’or, du diamant, de l’ivoire, du pétrole, du bois … mais aussi qu’il s’y trouve des ressources humaines qui n’aspirent qu’à une chose : l’amour du prochain”. Cette expression concentrée des pays du Sud interpelle la conscience des pays du Nord pour diluer nos égoïsmes dans l’interculturalité.
Aussi recherchons-nous dans les pays du Nord des partenaires capables de co-produire avec nous, dans leur pays, une édition Malaki Ma Kongo spécial interculturalité Africa-Mondo pour redonner de l’espoir à la vie sur terre, et faire de votre ville ou village une cité interculturelle. Ce feu du foyer “Mbongui interculturel” qui s’est allumé ce 30 septembre en Europe va continuer ce 1er novembre 2000 à Capesterre Belle Eau en Guadeloupe. Et pendant cinq ans ce feu visitera beaucoup de pays d’Europe, des Antilles, d’Amérique Latine avant de terminer sa randonnée au Square Kongo de New York aux USA. La circonvolution prendra fin en l’an 2005 quand sera organisé à Kongo dia Ntotela au nombril du berceau de l’humanité un Super Malaki pour la conciliation de l’Homme d’avec la Nature.
Nous ne saurions terminer sans donner quelques indications sur le Bunzonzi (Conférence spectacle) du jour intitulé “De l’Egypte Antique au Royaume Kongo, migration d’un peuple”
Comme les mots l’indiquent, il a fallu démontrer le mouvement des peuples d’Afrique Centrale qui suivant l’intitulé, sont originaires de l’Egypte. Et les matériaux qui nous permettent d’affirmer ce paradoxe sont les suivants :
- Le sens inverse du mouvement des peuples dit que les Gabonais viennent du Congo, Ceux du Congo viennent de l’Angola, puis de la Namibie et du Zimbabwe où le Ngunza (grand prêtre) Mbemba Zulu, (aigle du ciel) ancêtre des peuples Zulu, a crée un Zimba (grand foyer initiatique) avant que son puissant descendant MWANA MUTAMPA n’érige un Zimba de pierre Zimbabwe qui porte encore son nom bien que déformé “Ruines de MONOMOTAPA”. Juste derrière, nous avons les montagnes de la lune qui sont sources du Nil dont l’Egypte est un don de Dieu.
- Hormis la dimension physique et humaine, l’étude comparée des dimensions culturelles et religieuses des peuples qui ont séjourné en Egypte de 4256 Av. J.C, jusqu’en 220 Av, J : C c’est à dire de la période de MUDZIRI (OZIRIS) jusqu’à Mbemba Zulu, se sont interculturalisés et aujourd’hui MU’NZA ou Mu Maza (De l’eau) en Kikongo, dont le nom déformé est MUSA en arabe et MOISES en anglais signifie selon la Bible “Sauvé des eaux” et son père adoptif le Pharaon NGAMASSESSE qui signifie en Kikongo “Maître des déserts”, en sont les exceptions qui confirment la règle.
En conclusion, a dit Massengo Ma Mbongolo, Malaki signifiant kermesse et Kongo voulant dire paix, notre souhait est d’instituer une kermesse pour la paix entre le Congo et l’Italie, pour maintenir la volonté de Pierre Savorgnan de Brazza qui est de maintenir des relations pacifiques entre nos pays.